Nina Bouraoui et Laurence Bibot

jeu. 06.02.2020
20:00 - 21:30
Nina Bouraoui 14 2018 C Patrice Normand1

Catégorie

interview, lecture

Prix

Prévente € 7 / 5 ; À la caisse € 9 / 7

Langue

en français

Qu’elles soient de nature sociale ou sexuelle : comment les violences que les hommes exercent sur les femmes se répondent et se redoublent-elles ? Nina Bouraoui revient avec un texte percutant et brûlant de modernité, Otages, qui prend la forme du monologue de Sylvie, ouvrière de 53 ans. La comédienne Laurence Bibot, qu’on retrouve ici dans un registre inattendu, en lit des extraits.

Otages

Dans son dernier roman, Nina Bouraoui met en scène une femme confrontée à la violence sociale par un patron d’usine manipulateur et misogyne. Ce climat qui, parfois, caractérise le monde du travail, se double ici d’atteintes sexistes, et la pousse au-delà de ses limites. Va-t-elle, à son tour, choisir de répondre et de résister par la violence ? Et à quel autre type de domination masculine cet épisode fait-il écho, enfoui dans sa vie d’adolescente ? Avec cet ouvrage, Nina Bouraoui a voulu rendre « un hommage aux otages économiques et amoureux que nous sommes ».

Nina Bouraoui

Née à Rennes, d’un père algérien et d’une mère bretonne, Nina Bouraoui passe son adolescence à Alger. Lorsque, au cours de vacances en France, ses parents décident de ne pas retourner dans le pays de son enfance, elle fait une expérience du déracinement qui marquera sa vie et son écriture. Après des études de philosophie et de droit, elle se consacre à l’écriture. La nostalgie de l'enfance, le désir, l'homosexualité, l'écriture et l'identité sont les thèmes majeurs de son travail. En toile de fond, les couleurs et les sensations de son enfance algérienne sont souvent présentes. En 1991, son premier roman, La voyeuse interdite (Prix du livre Inter), connaît un succès international.

D’abord marquée par une écriture poétique, très travaillée (Poing mort, Le bal des murènes …), son œuvre prend ensuite une tournure plus autofictionnelle, notamment avec Garçon manqué, La vie heureuse, ou Mes mauvaises pensées (2005, Prix Renaudot). Traversée par les figures de Marguerite Duras, d’Hervé Guibert ou d’Annie Ernaux, ses textes témoignent aussi de son intérêt pour l’art contemporain. Ainsi, dans Nos baisers sont des adieux, brosse-t-elle une série de portraits amoureux éclairés par les œuvres de Nan Goldin ou Cindy Sherman. En 2018, Tous les hommes désirent naturellement savoir est sélectionné pour les Prix Médicis et Renaudot.

Laurence Bibot

Des Snuls sur Canal + au Jeu des dictionnaires ou aux Cafés serrés sur la Première, de sa carrière théâtrale, notamment aux côtés de Nathalie Uffner ou de Sébastien Ministru, ou aux stand up, dont l’actuel One woman show Distinguée : on ne présente plus Laurence Bibot.

Depuis 2017, elle s’illustre sur son compte Instagram par des pastilles souvent irrésistibles, mais aussi émouvantes ou dérangeantes, dans lesquelles elle campe des personnages féminins, personnalités ou anonymes, en play-back sur des archives de la Sonuma. Parmi elles, une chômeuse, une caissière : des femmes qui ne s’en laissent pas conter, à l’image de Sylvie, l’héroïne du roman de Bouraoui.

L'écriture est une évidence, un territoire qui m'a permis de trouver ma place dans le monde.
(Interview dans Le Vif Week-end, 2008)
Nina Bouraoui

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