Mémoires du Ghetto, une conversation entre Santiago H. Amigorena, Choix Goncourt de la Belgique 2019, et Georges Didi-Huberman

di 18.02.2020
20:00 - 21:30
Amigorena Santiago

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En décembre 2019, 250 étudiants belges ont choisi Santiago H. Amigorena comme lauréat du Choix Goncourt de la Belgique, pour son récit Le ghetto intérieur (POL). Son point de vue original – décentré en Argentine – sur la Shoah, la modernité des questions qu’il soulève sur l’identité et les migrations les ont particulièrement touchés.

Son livre, tout comme celui du philosophe Georges Didi-Huberman, évoque l’histoire du Ghetto de Varsovie. Passa Porta les réunit pour une rencontre exceptionnelle, animée par Ysaline Parisis.

Romancier, essayiste : les deux auteurs dialogueront de façon inédite et exceptionnelle sur leurs tentatives de dire le Ghetto de Varsovie –ses archives, ses images, ses mémoires. Comment penser la vie, comment raconter la mort ? Que peut l’écriture de l’Histoire ?

Santiago Amigorena

Souvent présenté comme le Proust argentin, Santiago H. Amigorena (il est né à Buenos Aires en 1962 et écrit tous ses livres en français) s’est lancé voilà vingt ans dans la construction d’un ensemble romanesque digne d’une cathédrale qui entremêle vie, mémoire et fiction. Avec Le Ghetto intérieur (P.O.L.), Amigorena signe sans doute le volume-source de sa vocation d’écrivain. Le livre est une enquête sur les raisons du silence de son grand-père Vicente Rosenberg, Juif ayant fui la Pologne pour Buenos Aires en 1928, et dont la mère restée au pays lui écrira ses dernières lettres depuis le ghetto de Varsovie. Un roman magistral et bouleversant, sélectionné pour le Goncourt et le Renaudot 2019.

Georges Didi-Huberman

Auteur de livres aussi remarquables que Survivance des lucioles et L’Œil de l’histoire, le philosophe et historien de l’art Georges Didi-Huberman se propose, dans Eparses (à paraître en février 2020 aux éditions de Minuit), de porter un regard érudit et sensible sur un corpus d’images inédites du Ghetto de Varsovie réunies clandestinement entre 1939 et 1943. Des clichés épars, inséparables des milliers de pages de récits, des statistiques, des poèmes, des chansons populaires, des devoirs d’enfants ou des lettres jetées depuis les wagons à bestiaux en route vers Treblinka… Comment approcher cette archive du désastre, mais aussi de la survie et d’une forme très particulière d’espérance ?

© Edouard Caupeil / Pasco

Le Choix Goncourt de la Belgique, quatrième édition

En 2016, le Choix Goncourt de la Belgique a rejoint la cohorte des « petits frères » du plus prestigieux prix littéraire français, aujourd’hui au nombre de vingt. Parmi les derniers nés, on compte les Choix Goncourt de la Chine, du Brésil et de la Grande Bretagne, le pionnier étant le Choix Goncourt de la Pologne, né en 1998.

En Belgique, ce prix rassemble des étudiants des deux communautés linguistiques, organisés en comités de lecture. Ils désignent des délégués qui se réunissent chaque année en décembre, à l’Ambassade de France, pour les délibérations finales.

Lors de chaque édition, le/la lauréat.e du Choix Goncourt de la Belgique est invité.e à Passa Porta pour rencontrer les étudiants qui l’ont élu.e et répondre à leurs questions.

Un prix qui suscite l’engouement des étudiants

Cette année, dix hautes écoles se sont jointes aux universités francophones et néerlandophones, entraînant une forte augmentation du nombre d’étudiants participant aux sélections, qui ont été près de 250. Ce jury a élu Santiago H. Amigorena comme quatrième Choix Goncourt de la Belgique. Il succède à Catherine Cusset (2016), Alice Zeniter (2017) et Adeline Dieudonné (2018).

Le Choix Goncourt de la Belgique est organisé par l’Ambassade de France, la direction Europe de l’Ouest de l’Agence universitaire de la Francophonie, l’Alliance Française de Bruxelles-Europe et Passa Porta, la maison internationale des littératures à Bruxelles, et reçoit le soutien de l’Académie Goncourt.

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