Rencontre avec Annie Ernaux
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Le 6 octobre 2022, le Prix Nobel de littérature était attribué à Annie
Ernaux. L'Académie suédoise saluait le « courage », et « l’acuité clinique » avec laquelle l’autrice des Années avait su examiner « une vie marquée par de fortes disparités en matière de genre, de langue et de classe ». L'annonce a immédiatement suscité une vive émotion parmi son lectorat. Rencontre exceptionnelle avec une figure majeure de la littérature, qui a fait de sa vie la matière de tous ses livres.
En 1990, dans un livre qui s’appelait Une Femme, Annie Ernaux situait son travail d’écrivain : « au-dessous de la littérature, quelque part entre la littérature, la sociologie et l’histoire ». Après avoir récompensé l'an dernier le romancier d'origine tanzanienne Abdulrazak Gurnah, et la poétesse américaine Louise Glück en 2020, l’Académie décernant le prix le plus prestigieux du monde a souligné la foi d’Annie Ernaux dans la « force libératrice de l’écriture ».
Viscéralement intime, partant inlassablement à sa propre recherche, l’œuvre d’Annie Ernaux déconstruit les certitudes biographiques, et engage singulièrement le temps, la mémoire. Pour réinventer, de livre en livre, et encore récemment dans Le Jeune Homme (éds. Gallimard) et le beau documentaire Les Années super 8, cette écriture de soi que l’écrivaine engagée et féministe n’a cessé d’incarner de manière confondante.
à la recherche du temps perdu
Les Armoires vides, La Honte, L’Évènement, La Femme Gelée, La Place, Passion Simple, Se perdre, L’Occupation, Les Années, Mémoire de fille… : autant de titres à la croisée de l’autobiographie romanesque et des sciences sociales, qui égrènent les événements et les années de la vie d’une femme née Annie Duchesne en Normandie en 1940, dans un milieu dominé. L’expérience, donc, d’une transfuge de classe, puisque la jeune femme passera non sans en éprouver de la honte du modeste café-épicerie de ses parents au monde des mots et des idées en devenant agrégée de lettres puis écrivain. La prise de distance avec ses origines, le portrait du père, la perte de la mère, la sexualité, l’amour, un avortement, un divorce, les rencontres, les passions qui consument, la maladie, la mort –en un mot la vie- feront le nœud de son œuvre unique, et profondément marquante. “Non pas ma vie, ni sa vie, ni même une vie. La vie, avec ses contenus qui sont les mêmes pour tous mais que l’on éprouve de façon individuelle.”
à propos de la modératrice
Salomé Kiner est née en France, dans une famille franco-russe. Romancière, journaliste et critique littéraire, elle est passée par arte.tv et Radio France ("Les lectures de Salomé Kiner") avant de s'installer en Suisse, où elle travaille désormais pour le quotidien Le Temps, la revue Mouvement et la Radio Télévision Suisse. Elle anime de nombreuses rencontres littéraires et enseigne l'écriture créative en ateliers. Son premier roman Grande couronne (éds. Christian Bourgois) est paru en 2021. On y suit, situé dans une ville de banlieue française de la fin des années 90, le récit d’apprentissage d’une adolescente qui intègre un réseau de passes pour s’offrir des vêtements de marque. Le livre est sélectionné pour le prix Inter, le prix Première, le prix Stanislas, le prix de Flore et le prix Envoyé par la Poste. A la sortie de Grande couronne, Salomé Kiner a reçu une lettre d’Annie Ernaux…
N'oubliez pas l'heure d'été. Le dimanche 26 mars, l'heure changera de 2:00 à 3:00.
Org. Passa Porta
photo © Catherine Hélie - Editions Gallimard
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