Les conseils de lecture des auteurices #1
Pendant l'été, nous fermons les portes de la Maison internationale des littératures pour quelques semaines. Dès le 18 août, nous serons à nouveau en piste pour préparer un automne prometteur, puisque nous y recevrons notamment Alice Zeniter, Chimamanda Ngozi Adichie, le prix Nobel J.M. Coetzee et bien d'autres auteurs et autrices, d'ici et d'ailleurs. En attendant, nous vous proposons de compléter votre PAL d'été, grâce aux conseils de quelques-un.es des écrivaines et écrivains qui ont contribué au grand succès du dernier Passa Porta festival. Cette semaine, ce sont Hélène Giannecchini, Andrés Barba et P.F. Thomése qui vous embarquent dans leur riche bibliothèque. Toute l'équipe de Passa Porta vous souhaite un très bel été et vous donne rendez-vous à la prochaine rentrée littéraire !
Les conseils de lecture d'Hélène Giannecchini
Hélène Giannecchini est née en 1987 en France. Docteure en littérature, elle est spécialiste des rapports entre texte et image. Elle enseigne la théorie de l’art contemporain à l’École européenne supérieure de l’image (EESI) de Poitiers-Angoulême. Pensionnaire de la Villa Médicis (2018-2019), elle a publié au Seuil Une image peut-être vraie. Alix Cléo Roubaud (2014), Voir de ses propres yeux (2020) et tout récemment Un désir démesuré d’amitié, un essai sur l’amitié et la filiation, traversé de photographies inédites provenant d’archives queer.
Karelle Ménine, La vie en Zig-Zag, éditions La Baconnière
“Dans La vie en Zig-Zag, Karelle Ménine, explore la manière dont les archives peuvent être à la fois des objets concrets et des vecteurs de mémoire. Elle invente une forme littéraire singulière pour faire parler ces fragments d’histoire, qu’elle aborde non comme des pièces mortes mais comme des éléments vivants, porteurs d’émotions et de récits. À travers ses déambulations, elle donne voix aux silences de l’histoire, à celles et ceux que le passé officiel a effacés. Ce faisant, elle révèle la puissance évocatrice de l’archive et son rôle dans la réactivation des mémoires oubliées.”
Johny Pitts, Afropean: Notes on Black Europe, Mörel Books
“Dans cet ouvrage hybride, Johny Pitts, mêle écriture et photographie pour documenter ce qu’il appelle l’expérience afropéenne, c’est-à-dire la condition des personnes noires vivant en Europe. Il sillonne le continent à la recherche de traces visibles et invisibles de cette identité plurielle. Son récit prend la forme d’un journal de voyage sensible, où les documents, les images et les récits s’enchaînent pour dresser une cartographie intime et politique de l’Europe noire contemporaine. Le livre devient ainsi un manifeste visuel et narratif d’une identité en mouvement, vibrante, complexe.”
Saidiya Hartman, Vies rebelles, éditions du Seuil
“Avec Vies rebelles, Saidiya Hartman poursuit son entreprise de réécriture de l’histoire à partir des marges, en s’appuyant sur des archives, des récits, des photographies. Elle s’intéresse ici à la vie de jeunes femmes noires dans plusieurs villes des Etats-Unis de la fin du XIXe siècle, et met en lumière la persistance des violences racistes dans leur quotidien. Hartman invente une forme d’écriture historique profondément littéraire, où l’imagination comble les silences laissés par les archives officielles. Le livre devient alors un geste éthique et politique : redonner dignité et épaisseur à des existences que l’histoire dominante a réduites au silence.”
de zomerse leestips van P.F. Thomése
P.F. Thomése (1958) won met zijn debuut Zuidland in 1991 de AKO Literatuurprijs. In de drie decennia daarna schreef hij onder meer het ontroerende Schaduwkind en de romans Vladiwostok!, De weldoener, De onderwaterzwemmer, Vaderliefde en Swansdale, die vrijwel allemaal op de shortlists van de belangrijkste prijzen terechtkwamen. In 2024 verscheen Black-out, een roman die lovende recensies kreeg en in zowat alle eindejaarslijstjes genoemd werd als een van de boeken van het jaar.
Lara Taveirne –Wolf
'Het beste Nederlandstalige boek dat ik dit jaar las. Zo empathisch, zo secuur, zo zonder literaire ophef beschrijft Taveirne de gevoelens van verlies en gemis, van redeloze hoop en sprakeloze angst en het schoorvoetend besef van de realiteit omtrent de raadselachtige verdwijning van haar jongste broer.'
Martin Amis – The Zone of Interest
'De film van Jonathan Glazer is indrukwekkend, maar het oorspronkelijke boek van Martin Amis is beter. Door ontkenning en herhaling ontstaat gewenning, waardoor de gewone burgelijke hebbelijkheden en onhebbelijkheden hun gang kunnen gaan op de werkvloer van de mensenvernietigingsindustrie Auschwitz-Birkenau-Monowitz 24/7.'
Michaïl Boelgakov – De Meester en Margarita
'‘Manuscripten branden niet.’ De meest ondergewaardeerde van alle klassiekers van de twintigste eeuw. Hypocrisie, onmacht in een wereld waar de waarheid steeds van kleur verschiet. Was al actueel, maar is nu actueler dan ooit.'
Andrés Barba's summer reading tips
Andrés Barba (b. 1975 in Madrid) is a writer, poet, photographer and essayist. He broke through in Spain with the novel La hermana de Katia (made into a film by Mijke de Jong) and his novels have won several prizes, including the prestigious Premio Heralde de Novela for A Luminous Republic. He has taught at Bowdoin College (US) and is currently a professor at the University of Madrid.
Rainer Maria Rilke, Boris Pasternak, Marina Tsvietaieva, Letters from the Summer of 1926.
'For me, one of the best literary correspondences in history, fiery, full of both passion, darkness, desire, repressed and literary ambition.'
Natalia Ginzburg, The Little Virtues.
'One of my favorite books by Natalia Ginzburg, a little gem, whose apparent lightness hides an enormous vital wisdom.'
Georges Perec, A Man Who Sleeps.
'My favorite George Perec book, and a wonderful summer read, combining lassitude and a certain erotic melancholy.'