Trente ans après : Dialogue entre Beata Umubyeyi Mairesse et Lukas Bärfuss

mar. 28.05.2024
20:00 - 21:30
Beata Lukas

Catégorie

meet the author, interview, présentation

Prix

préventes : 10 / 7 € (12 € soutien à united stages) - à la caisse : 12 / 9 € (14 € soutien à foyer asbl)

réduction

le tarif préférentiel accorde une réduction de 3 € pour les personnes pour qui cela fait une différence.

Langue

en français

Meet the author


Pour le bénéfice de tous, férus de littérature, lecteurs occasionnels ou simples curieux, nous organisons des entretiens d'auteurs, variés et singuliers, riches en histoires, en idées et en émotions.

Voir toute la série

Dans Le Convoi, l’écrivaine rwandaise française Beata Umubyeyi Mairesse raconte les circonstances par lesquelles elle a survécu au génocide. Dans Cent jours, cent nuits récemment réédité, le dramaturge suisse Lukas Barfuss interroge la conscience des coopérants. Passa Porta leur propose un dialogue inédit.

Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide des Tutsi au Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse (Tous tes enfants dispersés), alors adolescente, a eu la vie sauve grâce à un convoi humanitaire suisse. Parmi la centaine d’enfants, Beata Umubyeyi Mairesse et sa mère. Quinze ans après les faits, cette dernière entre en contact avec l’équipe de la BBC qui a filmé et photographié ce convoi. Commence alors une enquête acharnée (entre le Rwanda, le Royaume-Uni, la Suisse, la France, l’Italie et l’Afrique du Sud) pour recomposer les événements auprès des témoins encore vivants : rescapés, humanitaires, journalistes.

Nourri de réflexions sur l’acte de témoigner en tant que protagoniste de faits historiques et la valeur des traces, entre recherche d’archives et écriture de soi, Le Convoi est un livre sobre et bouleversant d’une “rescapée écrivaine” qui explore “la possibilité de tisser un récit entendable” pour dire la nuit, la survie sans “faire de la littérature” : une contribution essentielle à la réappropriation et à la transmission de cette mémoire collective.

« Il aura fallu quinze ans de cheminement incertain, une enquête menée aux confins de mémoires étiolées, pour retrouver une image sur laquelle j’espérais figurer, puis pour chercher mes compagnons de fuite. Quinze ans pour m’autoriser enfin à écrire cette histoire. La mienne et à travers elle, car il s’agit bien de me réinscrire dans un collectif, la nôtre, l’histoire des enfants des convois. »

Cent jours

Suisse, 2008. Déjà multi-primé pour ses pièces de théâtre, Lukas Bärfuss publie son premier roman, Cent jours, cent nuits. Le texte est impitoyable, qui prend pour protagoniste un Suisse en mission au Rwanda avec la Direction du développement et de la coopération au début des années 1990. C’est dans sa liaison avec Agathe, fille d'un fonctionnaire hutu, et l’instabilité politique causée par le soulèvement des Tutsi qu’il trouvera l’excitation inquiète nécessaire pour sortir de sa léthargie. Jusqu’à ce que survienne l’horreur, en 1994 : le génocide des Tutsi par les Hutus. Plutôt que de fuir, David se tapit dans sa maison de Kigali durant les cent jours du massacre. La culpabilité, l’effroi, la faim et la solitude se mêleront dans ce huis clos environné de pure violence, couronné par le prix Anna Seghers à sa sortie en 2008. Quinze ans plus tard, voici le texte réédité, avec une préface inédite de son auteur.

« Écrire ce livre a été un cauchemar de cinq ans. Quand je l’ai reçu, édité, ça a été comme la fin de la nuit. »
Lukas Bärfuss

Beata Umubyeyi Mairesse et Lukas Barfuss s’entretiendront pour la première fois, sur la façon dont la littérature peut contribuer à la réappropriation et à la transmission de la mémoire collective du génocide des Tutsi.

À propos du Convoi :

« Un récit fascinant qui se déploie dans le labyrinthe de la mémoire, interroge sans cesse le sens et la réalité des mots. »
LIBÉRATION
« Une œuvre littéraire majeure. »
TELERAMA
« Lukas Bärfuss s’inscrit résolument dans la lignée des Max Frisch, Friedrich Dürrenmatt ou Adolf Muschg, celle des écrivains citoyens ».
Catherine Bellini, L’Hebdo

À propos des auteur.ice.s

Beata Umubyeyi Mairesse est née à Butare, au Rwanda, en 1979. Elle arrive en France en 1994 après avoir survécu au génocide des Tutsi. Son premier roman Tous tes enfants dispersés (éditions Autrement) a reçu le Prix des Cinq continents de la Francophonie et Consolée, son deuxième roman, le Prix Kourouma 2023.

Né en 1971, Lukas Bärfuss vit à Zurich. Politique, combatif, dans la tradition des grands intellectuels allemands, il est l'un des auteurs les plus joués dans les pays germanophones. Avant de vivre de sa plume, il a été ferrailleur et jardinier, puis a repris une librairie. Aux éditions Zoé, il a publié Koala, Hagard et tout récemment, Le Carton de mon père. En 2019, il reçoit le Prix Georg-Büchner, l'une des plus prestigieuses distinctions littéraires allemandes, pour l'ensemble de son œuvre.

Org. Passa Porta

photos : Beata Umubyeyi Mairesse © Céline Nieszawer - Flammarion, Lukas Bärfuss © Lea_Meienberg

Bientôt à