Jacques Beaudry

Auteurs étrangers à Bruxelles
08/01/2018 - 05/03/2018
Jacques Beaudry

Né à Québec en 1955, Jacques Beaudry mène depuis plusieurs années une réflexion sur les écrivains suicidés. Philosophe, théoricien de la littérature, essayiste... Jacques Beaudry ne manque pas de titres puisqu'il est également docteur en philosophie et professeur de littérature à l'Université de Sherbrooke.

En 2002, il publie son premier essai L'oeil de l'eau : notes sur douze écrivains des Pays-Bays (Liber), une collection d'essais. Lors d'une première résidence entre nos murs, Beaudry a travaillé sur l'univers du romancier canadien Hubert Aquin, fasciné par les rôles croisés de la lumière et de l'ombre dans les tableaux signés par les Maîtres flamands de l'Âge d'or. Dans La fatigue d'être, essai paru en 2008, Jacques Beaudry soutient que les suicides d'Hubert Aquin, de Claude Gauvreau et de Saint-Denys Garneau représentent en réalité l'ultime accomplissement de leur œuvre littéraire respective. La mort est vue comme la finalité qui annule la « fatigue d'être » à laquelle les condamne une société conformiste. A travers un style qui n'a rien de technique, rythmé par sa musique propre, l'auteur pose cette question : que peut-on comprendre de notre monde à travers les œuvres d'écrivains qui n'ont pu supporter d'y vivre ? Le fantôme du monde, son essai le plus récent, est le point Godwin de sa bibliographie. "Le technologisme, écrit-il, est ce que fut l'hitlérisme : le pur dynamisme d'une force aveugle fonçant droit devant". Ce texte sans concession n'annonce en effet rien de moins qu'une apocalypse provoquée par les travers du progrès technologique.

Brève bibliographie La Fatigue d'être: Saint-Denys Garneau, Claude Gauvreau, Hubert Aquin, Montréal, Les Éditions Hurtubise, 2008. L'Oeil dans l'eau: notes sur douze écrivains des Pays-Bas, Québec, Liber, 2002. Cesare Pavese: l'homme fatal, Montréal, Nota bene, 2002. La philosophie et le Québec: des noms et des notes, Sherbrooke, Ex libris, 1989.