Lire dans le noir

Quels liens entre littérature et fantômes ? Quelles sont ces apparitions qui suspendent le geste de marcher, de penser, d’écrire ? Et pourquoi si peu de fantômes féminins ? Grande lectrice et passeuse de feu littéraire, Caroline Lamarche a offert un très beau texte lors du Passa Porta Festival. Elle y convoque John Burnside, Herman Melville, Herta Müller, Javier Marias, Lisa Robertson...
Dans Reading in the dark de Seamus Deane, qui se passe au temps de la guerre civile en Irlande du Nord, le narrateur voit sa mère descendre l’escalier et se figer sur le palier car un fantôme, dit-elle, est en train de passer. Quelle est cette apparition qui suspend le geste de marcher, de penser, d’écrire ? Par qui la maison de notre écriture est-elle traversée, par quel.les fantômes ? Seamus Deane (1940-2021) était poète. Son unique récit, trop peu connu, est improprement traduit en français par À lire la nuit alors qu’il s’agit bien de Lire dans le noir. Si je l’évoque, c’est que je lis essentiellement la nuit, mais que je lis aussi et surtout dans le noir, quand tout alentour s’obscurcit, ce qui est le cas aujourd’hui à un niveau jamais égalé depuis que le monde est monde.
Qui dit nuit dit, en principe, étoiles. Je le précise car, quant à moi, je considère les morts de ma vie, si je puis m’exprimer ainsi, comme des astres bienveillants plutôt que des fantômes à convoquer par des manœuvres spirites. Croyez-moi ou non, j’ai, pour cette petite introduction, fréquenté un cercle spirite dans l’espoir de convoquer, munie de sa photo, l’esprit d’un de mes fantômes contemporains préférés, John Burnside, mon presque jumeau, mort le 29 mai 2024 à l’heure précise où je relisais Scintillation sur un banc à Berlin. Mais ça n’a pas marché, peut-être parce que John Burnside était tourmenté et discret, comme la plupart de mes fantômes.
On le sait, le jour fait fuir les fantômes et la pollution lumineuse invisibilise les étoiles. Il y a donc une cause à la disparition, dans la conscience du public, de notre voie lactée d’écrivains tutélaires. Trop de lumière. Trop d’agitation. Trop de vitesse. Trop de consommation. Trop de tout. Si Moby Dick
de Melville est à ce point génialement hanté par le fantôme de la baleine blanche, c’est qu’une expédition baleinière vous isolait pendant trois ou quatre ans du monde dit civilisé. Et si tant de mythes, de légendes, de récits ralentissent l’action de cette aventure de mille pages, c’est parce qu’Ismaël, le narrateur, n’a pas grand-chose d’autre à penser en récurant le pont, hissant les voiles, ou en scrutant l’horizon en quête du souffle du monstre marin. Sans doute lisait-il, aussi….
On retrouve ce cadeau du temps long dans le chef d’œuvre d’Herta Müller, La bascule du souffle dont le fantôme, la voix, le narrateur, est un poète, Oskar Pastior, qui a été déporté à l’âge de 17 ans, en 1945, dans un camp de travail en Russie simplement parce qu’il était issu de la minorité germanophone de Roumanie. Ce livre à quatre mains a été écrit, soixante ans plus tard, avec le fantôme d’Oskar Pastior dont Herta Müller a recueilli le récit peu avant sa mort. C’est selon moi le chef d’œuvre du prix Nobel de littérature 2009. On y trouve une manière de convoquer, au milieu de l’horreur, les moindres traces de vie, oiseaux, insectes, plante dite belle-dame à cuisiner pour conjurer la faim, mouchoir offert par une paysanne russe, pelle rustique en forme de cœur, autant d’épiphanies pour oublier le malheur.
J’ignorais, en écrivant ma méditation sur les fantômes, que Velibor Colic serait des nôtres. Permettez que je rompe une lance (ou un harpon melvillien) en faveur de Guerre et Pluie, récit de son vécu dans les tranchées de la guerre en ex-Yougoslavie, livre qui est aussi, me semble-t-il, une métaphore : nous sommes, aujourd’hui, perdus dans une guerre planétaire absurde, insensée. Et qu’emporte avec lui le narrateur dans cet absurde, cet insensé? Blessé, il invoque « Ossip Mandelstam, Varlam Chalamov ou Alexandre Sojenitsyne. Tous mes frères qui ont souffert avant moi par le fait des mêmes bêtes brutales. Peut-être qu’un de ces écrivains martyrs reprendra une partie de ma souffrance ? » Hélas, dans son petit sac de survie, pas de place pour un livre, mais bien pour une photographie d’Emily Dickinson. Et je comprends dès lors pourquoi, dans les pages terribles qu’il remplit dans son carnet de tranchées, surgissent, dès la moindre accalmie, l’émerveillement pour un oiseau, une fourmi, une fleur, si réconfortants et fragiles en regard de la dévastation, du vacarme, des blessés et des morts. Comme l’a écrit Emily Dickinson :
Ah, little Rose, how easy Ah qu’il est aisé, petite rose,
For such as thee to die. Pour les tiens de mourir.
Chez les auteurs, autrices qui m’accompagnent et que je pourrais nommer plus simplement du mot - épicène selon moi - de poète, l’émerveillement est politique. Un émerveillement placé en vis-à-vis de l’horreur conduite par les Etats, les états-majors, les gardiens, les bourreaux et autres monstres dont l’argent massacre la planète et pulvérise nos espoirs.
Les fantômes heureusement ont d’autres fonctions que d’endosser les malheurs du vivant, aujourd’hui planétaires. Ils peuvent aussi et surtout contenir notre confusion, notre désarroi en nous donnant une forme. Un de mes fantômes aimé est Javier Marias, magicien du tissage et d’une logique narrative aussi onirique que précise, en particulier dans Un cœur si blanc, le livre de lui que je préfère. Mes fantômes n’écrivent pas autrement, mes fantômes n’ont pas de scénario préconçu, ils déroulent leurs histoires comme l’oiseau fait son nid, au hasard des brindilles, pour un résultat fascinant et vital, solide en dépit de sa fragilité apparente. Je ne cherche pas à percer le secret de ce nid, ou de ces nids, je ne le pille pas non plus, je m’y installe un temps, comme le coucou dans le nid d’un autre oiseau, attendant d’être nourri.
Autre nid en lequel je me suis posée une année entière alors que je tâtonnais sur un manuscrit : La fractale Baudelaire, de Lisa Robertson. Son récit, initiatique et poétique, ironique et joyeux, raconte comment Hazel Brown, la narratrice, a décidé, durant une année, de (je la cite) : « Me mettre entièrement au service de l’illusion ». Ce qui a consisté à se loger dans une chambre de bonne à Paris et à vivre de lecture des poèmes de Baudelaire, de baise désinvolte et d’écriture. Hazel Brown a fait ce que chacun, chacune de nous voudrions faire : partir ailleurs, loin, pour suivre un fantôme aimé, - ici Baudelaire dont elle est persuadée, tant elle s’en est nourrie, d’avoir écrit toute l’oeuvre.
Ma question serait : quel fantôme nous permet aujourd’hui, ou vous a permis hier, de vous mettre entièrement « au service de l’illusion », comme le dit Hazel Brown ? Est-il/elle seul.e, sont-iels une armée, y-en-a-t-il un.e pour chaque projet de livre, chaque livre qui s’écrit silencieusement avec lui, ce ou cette fantôme, avant de trouver son expression sur la page ?
Maintenant, une incise utile, évidente, quoique loin d’être évidente pour tout le monde. Dans Littérature et fantôme, un essai sur ses admirations littéraires, Javier Marias convoque Joyce, Faulkner, Shakespeare, Nabokov, Flaubert, Quirogua, Ernst Jünger, T.H. Lawrence, Carver, etc., et une femme, une seule, au pseudonyme masculin, Isak Dinesen dont les contes sont édités aujourd’hui sous le nom de Karen Blixen. Le chapitre qui lui est consacré est intitulé Les plaisanteries divines, titre qui nous éclaire sur son humour, « divin », en effet, ce qui rime avec « féminin ». Karen Blixen est aussi, depuis la fin de mon adolescence, un de mes anges d’outre-tombe, mais je m’étonne que si peu de fantômes, dans les pensées de celles et ceux qui font profession d’écrivain, soient ou aient été des femmes.
L'oeuvre d'un écrivain est l'extrémité d'une branche qui continue de pousser, la continuation de l'arbre constitué de tous les ‘noms' qui l'ont précédé : cette belle image nous est proposée par Yannick Haenel dans « Tiens ferme ta couronne » - une couronne composée de citations et de noms qui hantent le narrateur : « J’étais littéralement habité par ce flux de noms, de phrases, de titres de livres […]« En un sens, c’était cela ma folie, mais c’était aussi ma gloire, parce que dans ce cortège qui défilait dans ma tête, j’étais accueilli : évoluer parmi les noms me donnait des ailes. » On prend la suite. On se sent entouré. L’écriture en devient ailée, portée, auréolée. Une couronne de glorieux fantômes, à commencer, ici, par Melville, suivi par une cinquantaine d’autres… de sexe masculin.
Cela dit on peut fréquenter toute sa vie un seul fantôme au lieu de cinquante. Ou carrément aucun, comme Edgar Hilsenrath qui ne se réclame de personne mais dont les livres s’avancent portés par les voix tues, celles des victimes de la Shoah et du génocide arménien. Longtemps méconnu, refusé par plus de soixante maisons d’édition pour Le Nazi et le barbier qui deviendra un succès planétaire, Hilsenrath, avec sa tête ébouriffée, sa cocasserie de rescapé du pire, sa manière de dire « Fuck America » ou de nous donner « Le conte de la pensée dernière » en viatique pour les temps de la fin, est l’un de mes plus chers fantômes. A-t-il changé le monde, à commencer par l’Amérique qui refusa un visa à sa famille victime des pogroms du Reich ? Hélas non, mais il m’a changée, moi, et des millions de lecteurs, une communauté qui vaut bien celle d’Elon Musk.
Il y a des fantômes plus convoqués que d’autres, voire convoqués à titre principal et même parfois unique. Proust, par exemple, obsède littéralement nombre de nos contemporains. Je pense au très beau Proust roman familial de Laure Murat, parce que voilà des années que j’approche Proust par la bande, je veux dire par des auteurs dont Proust est le fantôme. Je pense à l’un de mes anciens professeurs d’université qui a consacré plusieurs livres à Proust. Quand je vais le voir, ce vieux monsieur autrefois brillant et joyeux, je converse avec le fantôme évanescent et anxieux de Proust, qui hante toujours une tête devenue elle-même, par la cruauté de la relégation en Ehpad, évanescente et anxieuse. Loin de notre inégalité de départ, ce qui vibre, entre le cher professeur et son ancienne étudiante venue lui rendre visite au pied d’un lit médicalisé, c’est le fantôme de Proust hantant nos deux têtes obscurcies, l’une par le grand âge, l’autre, la mienne, par le découragement car, oui, la Recherche continue de me résister. Et si je n’ai pas honte de l’avouer devant vous, c’est parce que je le sens maintenant de plus en plus présent, de plus en plus émouvant, ce fantôme de Proust attendant la mort dans cette chambre solitaire au bout d’un couloir nu, propre et vide - sonnez et on ne vous répondra pas. Alors, tant qu’à faire, sonnons Proust.
Mais pourquoi toujours Proust ? Pourquoi pas Flannery 0’Connor, roman familial, ou Emily Brontë, roman familial ? Et ce alors même que les prix Nobel vont aujourd’hui à de jeunes femmes, Olga Tokarczuk ou Han Kang ? Les fantômes peuvent-ils être de sexe féminin et encore vivants ? Quand j’ai vu Lisa Robertson à Bruxelles, lors d’une soirée à Passa Porta, j’ai trouvé qu’elle avait l’aspect rassurant d’un fantôme anglo-saxon, calme, pâle, le teint et les yeux à peu près transparents. Mais j’aime aussi les fantômes à tête d’Empouse, ces sorcières mythologiques dont l’une au moins s’est réincarnée en Olga Tokarczuk avec son air malicieusement gothique et sa chevelure de serpents tressés. Toutes deux, Lisa et Olga, ont en commun un humour que je qualifierais volontiers, si le féminisme n’était chose si sérieuse, de tranquillement féminin.
Il y a de terribles fantômes, bien masculins, eux, comme celui du roi Hamlet, ce spectre tout droit sorti des enfers, dont le pauvre prince Hamlet, son fils, ne sait s’il est un esprit malfaisant ou un être perdu, errant, qui réclame la vérité. De ces fantômes-là nous pourrions parler aussi. Ceux qui nous hantent au point de dominer notre voix, d’entraver notre chemin, de nous rendre malades. « Les écrivains qui sont pour moi les plus importants sont mes plus grands adversaires, mes pires ennemis. Je suis en état de permanente défense contre les auteurs auxquels on a totalement succombé » écrivait Thomas Bernhard dans Ténèbres. Pourquoi nos pires ennemi.e.s ? C’est qu’il s’agit de fantômes dont l’écriture nous enchaîne comme le boa constrictor sidère la petite souris. Comment parvenir à se nourrir de certains fantômes tout en s’en libérant le moment venu ? C’est un peu la question qu’on se pose pour ses propres parents, sauf que nos parents, on ne les choisit pas. Les fantômes, si. Choisissons donc bien nos fantômes… Choisissons-les ardents mais adeptes d’une vie discrète, soumise à la nécessité : la maladie, le soin aux proches, la main de fer de l’Histoire, un amour impossible ou l’art, tout simplement.
Autre question. Comment rencontre-t-on son fantôme, d’où surgit-il à notre rencontre, selon quelle nécessité ? Je pense à Montaigne et La Boétie « Parce que c’était lui, parce que c’était moi ». Je pense à ces mots de Violette Leduc dans Thérèse et Isabelle : « Je portais l'enfant le plus ressemblant qu'elle put me donner d'elle : je portais l'enfant de sa présence ». Voilà la relation idéale avec le fantôme. Un double ? Un autre soi-même ? L’être qui, mystérieusement, m’engendre ? Je dirais plutôt, avec Orhan Pamuk : une seconde personne cachée en moi. « Pour moi, être écrivain, c’est découvrir patiemment, au fil des années, la seconde personne, cachée, qui vit en nous, (…), seul avec les mots, et qui jette, ce faisant, les fondations d’un nouveau monde. » Il dédie son prix, dans ce discours du Nobel, à son père qui avait une bibliothèque de milliers de livres et qui lui a, timidement, avec admiration, légué une valise de ses propres écrits peu avant sa mort. Orhan Pamuk avoue ne pas les avoir lus. Mais c’est le fantôme de son père qu’il convoque à l’heure du Nobel, c’est le désir du père pour le fils, c’est la fierté posthume du père. Voilà un exemple de fantôme familier, familial. Pour Romain Gary, ce fut le fantôme de sa mère qui le voyait en grand diplomate et en grand écrivain, prophétie réalisée. Nos fantômes sont donc parfois des humains très discrets.
Il y a des fantômes qui sont des animaux, des oiseaux, des végétaux que l’on va rechercher dans des textes qui nous révèlent ce que nous avons perdu, comme dans ce passage d’Eugène Fromentin, dans Dominique : « Un monde infini d’insectes, de papillons, d’oiseaux agrestes, s’agitait, se multipliait à ce soleil de juin dans une expansion inouïe. » Ce monde infini à l’expansion inouïe nous hante comme un fantôme désolé et muet, hamlettien serais-je tenté de dire, puisqu’Hamlet n’a eu de cesse que de tenter de décrypter les silences du spectre surgi après le crime. Jamais autant de livres sensibles, documentés, généreux, n’ont été publiés à propos de notre monde assassiné pour d’obscurs enjeux de pouvoir et d’argent. Ce monde-là, en passe de devenir fantôme, est peu à peu remplacé par son double virtuel. Mais l’I.A. peut-elle produire des fantômes qui nous guident et nous émeuvent comme nous guident et nous émeuvent les cris des grues migratrices par un clair matin d’automne ? Peut-elle, cette I.A., produire des fantômes qui nous appellent et nous conduisent au seuil d’un monde à nouveau infini ? Nous n’avons pas encore la réponse et quand nous l’aurons il sera peut-être trop tard.
Dans La fractale Baudelaire, une jeune femme se met donc, une année durant, au service de l’illusion. Les personnages des livres, ces soi-disant illusions, sont de véritables fantômes, influents et actifs, qui orientent le cours de nos existences. J’ai tant appris, pour comprendre ma propre vie et celle de mes proches, des personnages de Thomas Bernhard, le Neveu de Wittgenstein, le Naufragé, ou encore la Persane, ce double poignant du narrateur dans Oui, fulgurante méditation sur le destin d’une femme acculée au suicide. Je continue à être hantée par le dandysme malicieux de Hazel Brown, ce double de Lisa Robertson, par l’intrépidité de la Nonne militaire d’Espagne de Thomas de Quincey, par la séduction guerrière de la Floritchica de Panait Istrati dans Présentation des Haïdoucs, et, last but not least, par l’intelligence de Fantômette dont les aventures, imaginées par Georges Chaulet, ont nourri, lorsque j’étais enfant, mes rêves d’émancipation.
Toutes ces ombres qui nous précèdent et nous talonnent, rendons-leur hommage et poursuivons nos luttes en lisant et en écrivant, afin de « bondir hors du rang des assassins » comme disait Kafka. Car si je ne lis pas, si je n’écris pas, je suis assassin de moi-même et du monde.
Je vous remercie. Et bienvenue à vos fantômes !
Caroline Lamarche
photo © Navid Fayaz
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