Litanie voor 67 Brusselse straatdoden in 2018

Ieder jaar overlijden tientallen mannen en vrouwen aan de gevolgen van het harde leven in de straten van Brussel. Op vraag van Passa Porta herdenken de leden van het Brussels Dichterscollectief hen met een meertalige en meerstemmige litanie, gebaseerd op de persoonlijke gegevens die zij ontvangen via het Collectief Straatdoden Brussel.
Onderstaande tekst werd voorgelezen op 22 mei 2019, tijdens de jaarlijkse herdenking in het Stadhuis van Brussel. Hij bevat bijdragen van de dichters Frank De Crits, Maarten Goethals, Geert van Istendael, Manza, Serge Meurant, Ramón Neto, Anne Penders en Xavier Queipo.
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Jean-Pierre, 76 ans
De ses cannes il disait qu’elles étaient le lien entre le ciel et la terre, mais
aussi l’attribut du chef. Bricolées au gré de ses trouvailles,
chaque canne est aujourd’hui un bout des Marolles en vadrouille.
Zbigniew, 56 jaar
En toen dacht je: de nacht. Maar niet de nacht
vannacht. Niet in de nacht van een nieuw, aanminnig jaargetij.
Maar morgen: morgen is meer dan goed. Morgen
Is een dag zonder zorgen.
Haritsoa, 73 ans
Tu semblais désorienté. Ce n’était pas l’Étoile polaire,
mais bien la Croix du Sud, qui te montrait le nord.
Quelque part, au sud de cet impitoyable nord, un ravinala,
l’arbre du voyageur de Madagascar, pousse déjà pour toi.
Zbigniew, âge inconnu
Rien
C’est à peu près tout / ce que l’on sait
Quelques mots ne seront pas de trop
Pour t’accompagner où tu es
Zenon (‘Zenek’), 58 jaar
Je dagen waren verplet
Door het beton van de brug
Die je tentje bezwaarde, daar bij Neerpede.
Zenek, betreed nu glooiing en veldweg,
Betreed de vrede van een hemels Neerpede.
Jean-Claude (‘Viking’), 55 ans
La lune brille, surprise sur le chemin de l’archer,
quand tu tends l’arc que personne n’a jamais tendu
et qu’avec tes yeux clairs de viking errant
tu tires des flèches de lumière éclatante.
Stefan, 67 ans
Santé fragile, solide esprit de combattant,
au centre-ville tu étais dans ton élément,
mec tenace, le visage qui sourit à la vie,
tu voulais t’en sortir pour ta famille.
Issam, 37 jaar
Molenbeek zag hem dikwijls fietsend door
Het leven. Hij was leergierig en wilde alles beter
Leren kennen. Hij was zoals iedereen op zoek
Naar geluk, de dood heeft hem dat niet gegund.
Pilero, 57 ans
Là où personne ne pénètre
quelqu’un t’attend.
Son visage est beau,
offert à l’obscurité.
Tu le touches de la main.
Claude, 30 jaar
Onder, onderaan; onder het gezwollen, bolle, buikig licht.
Onder de doolhof, onder het groen en geelachtig grind.
Onder, onderaan; waar de dieren gedempt en jij
Onzichtbaar in het varend volk bent opgegaan.
Quentin, 23 ans
Une balafre le long de ta joue gauche
marquait le passage implacable de la vie sur ta peau.
Cette vie que tu aurais souhaité recommencer.
Cette vie que tu voulais tant croquer à pleines dents.
Mohamed, 42 ans
Prévenir
Ce qu’ils disent, après
Et la famille, parfois, pleure aussi
C’est ici / que tu fus, n’es plus.
Paul, 63 jaar
Jij oude, fragiele brompot
Stap op tafel met lichte tred
Langs de brandende kaars
Recht het portret van je vader binnen. Dag pa,
Eindelijk. Kom, ik trakteer op koffie.
Faïda, 50 ans
Avec ton âme d’artiste, de poète beatnik et de sirène,
tu ne comprenais pas le monde sans partager la beauté,
sans la touche discrète du carmin sur tes lèvres,
sans ton verbe fleuri et ton sourire infini.
Isabelle, 47 ans
Accident mortel, mauvais coup du destin
Tombée sous un train, trop vite parti
Même les regrets n’ont pas de mots, que des maux
On se souviendra de toi au tic-tac de ton absence.
Mohamed Saïd, 54 jaar
Hij noemde iedereen Madame en Monsieur.
Hij hield van moppen tappen, als het kon van lekker eten,
Van dammen, schaken en charade spelen,
Verhalen vertellen tot de dood ze afmaakte.
Nadia, 36 ans
Je composerai pour toi
un menu de mets minuscules
comme les étoiles filantes
dans le ciel du mois d’août.
André, 60 jaar
Links in cadans de vrouwen, rechts de mannen, de menigte.
En als laatste, op het gangpad, als een koning
in het koene van zijn koortsachtig goud: de dood.
Maar jij ziet geen verschil – je wijst hem zijn plek
en bij leven nog maan je hem tot zwijgen aan.
Ladislau, 62 ans
Arrivé à Bruxelles pour te battre contre la vie
à un âge où il faut commencer à faire la paix avec elle.
Perdu dans une longue litanie de démarches administratives – échouées ;
tu faisais comme si tu jouais de la flûte avec tes mains.
Paulette, 64 ans
L’anonymat
D’une tombe, d’un pas
L’anonymat de soi
L’as-tu cherché ?
Françoise, 61 jaar
Heen en weer, van Brussel
Naar Verviers, van Verviers naar
De Hoogstraat, steeds heen en weer.
Rust, oud meisje rust. Het hoeft zo niet meer.
Tomasz, 42 ans
Sur les cartons dans lesquels tu avais étendu tes rêves,
tu as retardé le dessin de futures cartographies.
En naviguant comme un marin qui relève ses filets
dans un festival sans fin d’écailles et d’écume.
Fatoumata, 43 ans
Calme, douce, chaleureuse, si rêveuse,
ta Guinée peut être fière de toi.
Ceux qui t’ont connue, monde de la rue ou pas,
tous n’avaient que de jolis dires pour te décrire.
Bruno, 36 jaar
Hij was een goede ziel, een vriend die je hebben wilt,
genereus en vol vertrouwen; gewond
vanbinnen en vanbuiten rust hij
naast zijn moeder in Haine-Saint-Paul
Thami, 44 ans
Forteresse d’épuisement
d’addiction
de croyance
en désespoir de cause
corps debout
éphémère
le temps d’une vie.
Larami, 56 jaar
In mij ligt het vaderland verankerd.
In dikte, deinend. In weerstand loom.
In onderricht ook, in oorlog, in wreed, concreet
verlangen. Sterven is onterven.
Jacques, 76 ans
La longueur de ta vie, avec ses 76 printemps,
ne pourra être mise sur la balance
pour faire contrepoids au moindre jour
que tu auras vécu dans la rue.
Wojciech, 48 ans
C’est parce qu’il n’y avait presque rien
Que j’ai pensé très fort
Qu’au milieu du vide
Quelques mots de loin te rapprocheraient de nous.
Liliane (‘Lily’), 61 jaar
Wel ben je thuis gestorven
Niet op straat in de kou.
Het was een magere thuis.
Wij wensen je een weelderig huis
Voor eeuwig.
Guy, 67 ans
Alors que tu défendais avec ardeur ton territoire
— territoire de désirs, de rêves et d’amours —
tu avais le jour et la nuit, l’aube et le crépuscule,
ta place dans le monde et la force de tes bras.
Louis, 54 ans
La rue a eu raison de ton vivant, tu resteras
toujours ce Louis avec cette âme d’enfant.
De là-haut, je suis sûr que tu veilles sur nous,
tu manques à la vie, mais ta maison est constellation.
José, 57 jaar
In zijn leven zag hij alle kleuren
van de regenboog, en die waren dan nog
meestal grauw getint. De straat hem goed bekend
was zijn bestaan en werd zijn einde.
Amalou, 20 ans
Passager clandestin
ton corps fut broyé vif
le voici porté en terre
par tes frères
une femme t’accompagne
d’un chant profond
ne cesse de chanter
Eric, 55 jaar
In de rozenmaand: eerst als knop.
Als keur van geur en praal.
Jij: in kringen, in vol ornaat omzoomd.
Ook in de rozenmaand: het rot.
Een plukkende God.
Andrée Ghislaine, 74 ans
Nous connaissons seulement ta date de naissance
et celle du jour où tu es parti –
aucun poème n’arrivera à percer le mystère
qui s’étend entre ces deux rives.
Abdellah, âge inconnu
Une fiche.
Comment sortir de là ?
Une fiche.
Tout ce que tu n’étais pas.
Nicole Jeanne Paule Roberte, 63 jaar
Jij leefde hier, leef jij nu elders?
Berooid mocht je zijn en toch bleef jij
Nicole Jeanne Paule Roberte.
Welke prinses is zo rijk aan fraaie namen?
Jambul, 55 ans
Chaque jour qui s’écoulait, sans le savoir,
tu t’éloignais de l’endroit rêvé.
Chaque jour qui s’écoulait, sans y penser,
tu t’approchais de la fin heureuse.
Elisabeth, 80 ans
Tu n’as pas eu l’enfance facile, rien ne fut facile,
ton parcours a été jonché de malchance.
Pourtant, tu étais quelqu’un de libre et pas esclave du gain
Tu avais le cœur sur la main, le partage et la fraternité traçaient tes lignes de vie.
Jacek, 53 jaar
In de krant stond te lezen: ‘Een hart
Breekt makkelijker alleen.’ Niemand
Hoorde je roepen. Het ging scheef van-
binnen, je kon er niets aan verhelpen.
Eric, 57 ans
Ne peut s’effacer
le mouvement passionné
d’un geste
qui s’interrompt ici.
Georgeta, 58 jaar
Niet langer bovengronds, maar in donkere hallen.
In het knerpende licht, in het snijdend chroom
Van de tijd, mensen van messcherp, slepend staal
Onder rondbogen en baleinen – ofschoon je troon.
Eddy, 61 ans
Tu aimais les romans en tout genre, sauf, tu insistais,
ceux à l’eau de rose – et sans doute ta vie n’en a pas été un.
Combien de temps chantera-t-il encore ton absence,
ce canari dont tu t’occupais avec le plus grand soin ?
Anne, âge inconnu
Une femme encore
Une mère aussi
Toute la force de ce qui nous tient
Par-delà les précipices
Pascal (‘Paco’), 51 jaar
Welk vogeltje, welk kruidje
Tekende je toen in ’t Moeraske
De dood toesloeg? Of hoorde je treinen
Die reizen naar een land achter de wolken?
Jimmy, 32 ans
Que deviendras-tu en cette triste nuit
dans le cri aigu des années perdues ?
Qui sera là à l’aube pour t’écouter,
pris dans le regard lacéré de tes yeux lavés ?
Muriel, 54 ans
Toujours déroutante, amusante, tu aimais charrier
Une extraterrestre de la liberté, tu adorais discuter
Tu avais un avis sur tout et tu aidais les gens qui te prenaient dans ton tout
Depuis que tu es partie, tes proches regrettent tes rendez-vous.
Semere, 31 jaar
Ver van zijn vaderland Eritrea werd hij het slachtoffer
van moordend verkeer. De dood heeft hem ingehaald,
is niet van hem weggevlucht. Hij werd onherroepelijk,
onmetelijk ver van hier weggestuurd.
Abdelkarim, 46 ans
Tu me parlais encore
d’une parole, interrompue.
J’écoute le fracas du silence.
Hier,
tu me parlais encore
Petru, 59 jaar
Je karakter: een nederzetting. Een kroon
Op vele hoofden. Je bloed: een balts
Van volken. Je taal: een totem
Van ontzaglijke trouw. De dood: een streekgenoot.
Emeranullah, 25 ans
Inatteignables de l’autre côté de la mer, les falaises blanches d’Albion
font office de frontière, une de plus, perçant les entrailles de notre continent.
Que reste-t-il de ces rêves de jeune homme, sinon une poignée d’étoiles brisées,
éparpillées sur l’asphalte de l’E40 – dont le passage intense du trafic effacera toute trace.
Eric, 59 ans
Ce qu’il faut savoir
Les destins interchangeables
Le chemin si particulier
Qui fut le tien
Traian, leeftijd onbekend
We weten niet eens hoe oud je was
Toen je moordenaar je leven roofde.
Ach, je in elkaar geflanste hutje
Daar op de Keizerslaan, niets keizerlijks had het.
Jean-Pierre, 41 ans
Quand je serai grand, je veux être un homme tranquille,
as-tu répondu enfant à une question banale.
Toussant sans repos, encerclé par la foule et le trafic,
tu as refusé ce plan tout tracé.
Klavdia, 92 ans
Femme de caractère, franche et solidaire,
tu aimais la tranquillité de la vie loin des bruits.
Toute la Russie se vit dans tes accents et tes gestes.
La maladie t’a emporté trop vite mais dans nos cœurs, tu restes.
Thierry, leeftijd onbekend
De dood kent geen grenzen, hij loopt nooit weg,
Hij maait steeds verder de hoofden die boven het
veld uit komen, armoede geeft nooit een welwillende
hand, je moeder was een pak schrijnend verdriet
Louise, 52 ans
Il neigeait
sur le monument de la mélancolie.
Quelqu’un m’étreignait.
J’attendais
le frôlement de la main
qui signerait le vivant.
Elżbieta, 41 jaar
De duiven. De duiven. Je ziel met duizenden gelost.
Over akkers en velden, over tijd, tuin en woning —
In vogelvlucht ontbonden.
En jij na jaren eindelijk naar huis gezonden.
Patrick, 50 ans
Depuis un temps, ton compte à rebours s’était mis en route –
aux heures de pointe de la Gare Centrale, tu sentis le vertige de centaines de milliers
de vies chronométrées, donc le compte à rebours avait aussi commencé
sans que peut-être elles ne le sachent.
Wiesława (‘Vita’), 60 ans
Des femmes aussi, ils disent.
L’une d’entre elles : toi.
Peut-être celle qu’un soir, dans le métro
J’ai serrée dans mes bras
Jan, 58 jaar
Er waren drie dochters in Polen,
Zo ver, zo ver ten oosten van
De straat waar je hokte.
Zijn dagen zijn geteld, zei de dokter.
Hard is de vloer van het huis
Dat heet: straat.
Alain, 59 ans
Tu rêvais de parcourir le monde en dessinant des cartes et des itinéraires.
Tu dormais mal pour rejoindre l’endroit d’où personne ne revient.
Au réveil tu trouvais du réconfort dans l’oubli. Puisses-tu trouver
Sans entraves la lumière que tu cherchais !
Emile, 54 ans
Roumain d’origine, tu t’es retrouvé trop vite livré à toi-même
tu es reparti vers ta patrie, la rue et sa dureté ont eu raison de ta santé
tu es reparti, retrouver les anges et les copains
la paix t’effleure de ses mains, on se souviendra de toi comme quelqu’un de bien
Genadiy, 50 jaar
Putje winter, vrienden en een ruiker bloemen vergezelden
je naar je laatste rustplaats. De ziekte beloerde je, huisde
in je, pijn knaagde aan je; en dan kwam de dood op kousen-
voeten naar je toe en zond je ver heel ver weg van hier
Jozef (‘Jos’), 65 ans
Pourquoi frérot
tant de chagrin ?
Tu tombas du lit de fer
comme un éboulement
dans le rêve.
Pierre, 75 jaar
Je legde als een woord de dood bijeen
Op het bord en bordes.
Maar de dood is een punt aan het einde van een zin.
Hoewel: geen achterin zonder een begin.
Mbala, 59 ans
Réveillon du Nouvel An – amoureux et familles avec enfants affluent
au pied de l’Atomium pour le tant attendu spectacle pyrotechnique.
Venu du Congo, loin de tes deux enfants, nul ne savait encore
que tu deviendrais le soixante-septième et dernier de cette implacable litanie.
Quand viendra-t-il le jour où il ne faudrait plus écrire ni un seul de ces vers ?
Komt ooit de dag dat we niet een van deze verzen meer hoeven te schrijven?