la musicalité des mots : asmara-addis literary festival (in exile)
Depuis que Bob Dylan a remporté le Prix Nobel de littérature, on ne peut plus le nier : mots et musique vont main dans la main. Mais comment ? L’Asmara-Addis Literary Festival (In Exile) vous invite à le découvrir. Des auteurs, des musiciens et ceux qui portent les deux casquettes témoignent des manières dont la musique traverse leurs textes ou dont la littérature s’exprime dans leur musique.
Des idées sans frontières
« Bonjour, je lance un nouveau festival de littérature. Une lettre d’amour aux pays de mes parents, l’Érythrée et l’Éthiopie, et à toute l’Afrique. » Voici comment Sulaiman Addonia a annoncé la création de son nouveau festival de littérature, l’Asmara-Addis Literary Festival (In Exile), l’année dernière sur Twitter.
Ce festival pan-africain offre un refuge à toutes les idées qui voguent sur l’océan de la littérature, sans se soucier des frontières, quelles qu’elles soient. Cette deuxième édition vous propose une nouvelle fois de vous familiariser avec l’art de et sur diverses communautés africaines, dans toute leur diversité, leur beauté et les difficultés qu’elles rencontrent.
Des mots qui respirent la musique
Qu’y a-t-il eu d’abord, le mot ou la musique ? En Afrique, cette question équivaut à peu près à celle au lien de causalité inexplicable de la poule et de l’œuf. Pour l’écrivain Kalaf Epalanga et l’auteure-compositrice Mariama Jalloh, la musique et le mot sont les deux faces d’une même médaille. Passa Porta contribue à l’Asmara-Addis Literary Festival (In Exile) en se concentrant sur l’œuvre de ces deux artistes et sur la riche tradition littéraire africaine où la musique et le mot ne sont jamais bien loin l’un de l’autre.
Les intervenants
Kalaf Epalanga (°1978, Angola) est un musicien et auteur qui vit entre Lisbonne et Berlin. En Belgique, il est connu comme le fondateur du groupe de musique Buraka Som Sistema. Ses billets dans le journal portugais O Público ont été rassemblés dans O Angolano que comprou Lisboa (por metade do preço). Dans son premier roman Também os brancos sabem dançar (2018), un musicien et écrivain angolais arrive avec son groupe à la frontière entre la Suède et la Norvège. Ne possédant pas de passeport valide, il est arrêté pour tentative d’immigration illégale. Il trouve refuge dans le kuduro, une musique angolaise rythmée et énergique.
L’auteure-compositrice Mariama Jalloh (°1986, Sierra Leone) vit et travaille à Cologne. Elle a commencé à composer ses propres chansons à l’âge de seize ans. Progressivement, elle a construit une carrière en solo à succès. En 2019 est paru son deuxième album, Love, Sweat and Tears, et elle s’est produite à l’Africa Festival à Würzburg. Mariama s’inspire tant de la tradition que des nouvelles sonorités des pays africains.
Pic. Kalaf Epalanga © Ana Brigida
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