Conversation entre Veronika Mabardi et Claudia Durastanti

sam. 25.03.2023
15:00 - 16:00
Veronika Mabardi Claudia Durastanti

Catégorie

interview, rencontre

Prix

pass week-end : 35/32 € (37 € soutien à united stages) - pass à la journée : 20/17 € (22 € soutien à united stages)

réduction

le tarif préférentiel accorde une réduction de 3 € pour les personnes pour qui cela fait une différence. article 27 et paspartoe sont acceptés.

Langue

en italien (traduit en français), cette conversation est également interprétée en langue des signes.

Le temps d'une conversation inédite, les autrices belge et italienne Veronika Mabardi et Claudia Durastanti aborderont les façons de vivre l’exil au sein d’un clan, le jeu mouvant des langues, et celui du silence. Mais aussi la place de l'écrivaine dans une famille, dont le rôle est parfois de raconter ses proches, et de parler pour qui ne le peut pas.

Histoires de familles

« Mais qui t’a appris à parler alors ? » est la première question que les gens posent invariablement à Claudia Durastanti lorsqu'ils apprennent que ses deux parents étaient sourds. « Et tu rêves dans quelle langue ? », lui demandent les mêmes quand ils apprennent qu’elle a quitté Brooklyn pour l’Italie rurale de la Basilicate à l'âge de six ans. Dans L'Etrangère (éds. Buchet-Chastel, traduit par Lise Chapuis), Durastanti revient sur son enfance. Et en particulier sur le profil de ses deux parents sourds, qui ne sont jamais parvenus à trouver de véritables connexions ni avec la réalité ou le monde extérieur, ni entre eux ou avec leurs enfants entendants. L'Etrangère est un roman sur le silence - le silence de la surdité, mais aussi le silence dans lequel sont maintenues les personnes migrantes. Un livre à la phrase profondément originale sur la façon dont on peut transformer le silence par l'amour de la langue.

à propos de L’Etrangère :

Ce roman est une illumination, une bouée de sauvetage jetée dans les eaux sombres de la mémoire et de l’imagination.
Ocean Vuong, auteur d’Un bref instant de splendeur

Dans son roman Sauvage est celui qui se sauve, Veronika Mabardi tente de dessiner Shin Do, le garçon coréen qui est devenu son frère à 7 ans, du jour au lendemain, par adoption. L’autrice et comédienne belge suit les traces que ce frère disparu trop tôt a laissées, comme on suit une piste : celle de l’enfance au sein d’une famille métisse, de la fraternité, des assignations et de l’histoire qu’on s’en fait, qu’on s’en dessine, qu’on s’en raconte. Qu’est-ce qui n’a pas été dit, pas même pensé ?

à propos des autrices

Claudia Durastanti (1984) est écrivaine et journaliste pour La Repubblica. Son travaillé a été couronné de plusieurs prix, et L’Etrangère (éds. Buchet Chastel, traduction de Lise Chapuis), son premier livre traduit en français, a été nominé pour le prestigieux prix Strega. Durastanti est elle-même traductrice, et elle parle aussi couramment anglais qu’italien. Les langues et la traduction constituent un fil rouge dans sa vie et son travail.

Veronika Mabardi est née à Leuven, d’un père à demi égyptien et d’une mère flamande. Comédienne, elle se dirige peu à peu vers l’écriture, la mise en scène et la création radiophonique. Elle a choisi le français pour devenir écrivaine. Elle écrit ou co-écrit pour le théâtre. Sa pièce Loin de Linden (Lansman, 2014), a reçu le Prix Triennal de la Littérature dramatique de la Fédération Wallonie Bruxelles et le Prix Georges Vaxelaire de l’Académie des Lettres de Belgique. En 2014, elle publie Les Cerfs et en 2019, Peau de louve, un récit-conte d’ombre et de lumière, de place à trouver en tant que femme, d’épreuve et de transformation. Paru aux éditions Esperluète en 2022, Sauvage est celui qui se sauve est sans doute son livre le plus intime à ce jour.

à propos de la modératrice

Juliette Mogenet travaille depuis dix ans dans le secteur culturel bruxellois comme chargée de communication, rédactrice et coordinatrice de projets. Elle est également autrice et réalisatrice de podcasts (Mémoires), créatrice d’objets littéraires hybrides et animatrice d’ateliers.

Org. Passa Porta

photos : veronika mabardi © PIO KALINSKI, claudia durastanti © Sara Lucas Agutoli

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