Lola Lafon : en dialogue avec Anne Frank

mar. 04.10.2022
20:00 - 22:00
Lola Lafon 2022 copy Lynn S K LR ok

Catégorie

interview, présentation

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en français

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Pour le bénéfice de tous, férus de littérature, lecteurs occasionnels ou simples curieux, nous organisons des entretiens d'auteurs, variés et singuliers, riches en histoires, en idées et en émotions.

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Lola Lafon (La petite communiste qui ne souriait jamais, Chavirer) est la première personne autorisée à passer une nuit dans l’Annexe de la Maison d’Anne Frank. Une traversée nocturne hantée, qu’elle vient nous raconter le temps d’une soirée entrecoupée de lectures par la comédienne Annette Gatta.

Ma nuit au musée

Connaissez-vous la collection « Ma nuit au musée » des éditions Stock ? Le principe en est simple : un auteur ou une autrice est invité.e à passer une nuit, seul.e, dans un musée. De cette aventure - insolite, mystique, angoissante, émouvante selon les cas - naît un livre. Le 18 août 2021, Lola Lafon a été la première personne jamais autorisée à passer la nuit dans l’Annexe occupée par Anne Frank et sa famille avant leur déportation en 1944. Une traversée qu'elle raconte dans un texte bouleversant, temps fort de la rentrée littéraire, Quand tu écouteras cette chanson.

« Le 18 août 2021, j’ai passé la nuit au Musée Anne Frank, dans l’Annexe. Anne Frank, que tout le monde connaît tellement qu’il n’en sait pas grand-chose. Comment l’appeler, son célèbre journal, que tous les écoliers ont lu et dont aucun adulte ne se souvient vraiment.
Est-ce un témoignage, un testament, une œuvre ?
Celle d’une jeune fille, qui n’aura pour tout voyage qu’un escalier à monter et à descendre, moins d’une quarantaine de mètres carrés à arpenter, sept cent soixante jours durant. La nuit, je l’imaginais semblable à un recueillement, à un silence. J’imaginais la nuit propice à accueillir l’absence d’Anne Frank. Mais je me suis trompée. La nuit s’est habitée, éclairée de reflets ; au cœur de l’Annexe, une urgence se tenait tapie encore, à retrouver. »
Lola Lafon

Héroïnes sœurs

« Les femmes qui peuplent les romans de Lola Lafon forment une grande famille », relevaient assez justement Les Inrocks dans un portrait de la romancière française, singulièrement féministe. Après l’héritière américaine Patti Hearst dans l’inventif Mercy, Mery, Patty, ou l’athlète roumaine Nadia Comaneci dans La Petite Communiste qui ne souriait jamais, c’est sur le sort d’une autre jeune femme célèbre que Lola Lafon s'est penchée le temps d’un livre atypique. De son dialogue par-delà l’Histoire avec Anne Frank, la récipiendaire du Prix du roman des étudiants France Culture Télérama pour Chavirer tire une réflexion sur la vocation littéraire de la jeune déportée la plus célèbre de l’Histoire. Et un texte intime et bouleversant sur les disparitions qui laissent inconsolée. Menée par Ysaline Parisis, programmatrice à Passa Porta, la discussion sera entrecoupée de lectures parallèles du Journal d’Anne Frank et du texte de Lola Lafon par la comédienne Annette Gatta. Une rencontre exclusive en Belgique.

Lola Lafon grandit en Europe de l’Est, entre Sofia et Bucarest. Elle a étudié la danse et la musique à Paris et à New York. Sa production littéraire, dénombrant six romans à ce jour, se distingue par une grande recherche formelle. La petite communiste qui ne souriait jamais (Actes Sud, 2014) a été traduit en onze langues et récompensé par une dizaine de prix dont le prix de l’Héroïne Madame Figaro, le prix de la Closerie de Lilas et le prix Étonnants Voyageurs. Abordant de façon frontale la question du consentement, Chavirer (Actes Sud, 2020) est traduit dans seize pays et a été récompensé par le prix Landerneau, le prix France Culture Télérama ainsi que le choix Goncourt de la Suisse.

 

Org. Passa Porta, éditions Stock.

photo © Lynn S.K.